AntoineFindo a écrit :neuromancer a écrit :AntoineFindo a écrit :Merci pour vos réponses, ça apporte beaucoup à la conversation
Musicalement ça change quoi?
Justement, c'est ce que je me demande, que ce soit musicalement ou non d'ailleurs. Qu'est-ce que ça peut leur apporter ? Mis à part le côté argent qui ne me regarde absolument pas.
J'aimerais bien en savoir un peu plus avant de donner mon avis. Du coup, j'essaye de me renseigner au mieux.
CuiCui, pour ceux qui le connaissent, viendra nous détailler les suppositions quant au fait que le groupe rejoigne le label. :mrgreen:
Par contre, il y a une chose qui, pour moi, pose problème : c'est la communication du groupe à propos de cela. Ils en disent trop et pas assez à la fois.
D'un côté on a ceux qui critiquent le fait de rejoindre ce label dans un but seulement financier, que le groupe va perdre son indépendance ou même qui en profitent pour ramener sur le tapis tout ce qu'ils peuvent reprocher à Nicola...
De l'autre côté, on a le noyau dur qui ne tient absolument pas à émettre ou à voir une critique sur le groupe ou Nicola. Ce qui est totalement absurde et pas du tout objectif... Je les rejoins juste sur le fait que le plus important reste la musique !
Dans les deux cas : les gens parlent sans savoir !
Du coup, ça créé encore des tensions inutiles et qui s'éloignent du "Love & respect", n'est-ce pas ? Je me demande comment on peut le revendiquer sans même le respecter. BREF.
Le groupe a malheureusement encore fait une erreur de communication, de mon avis personnel, dans ce cas il aurait fallu soit rien dire, soit l'expliquer plus ou moins dans le détail comme ça avait été fait pour Tidal.
Merci Antoine :mrgreen:
«
Indochine et son label Indochine Records rejoignent avec plaisir Smart chez Sony Music pour le futur » (4 mai 2016).
Cette annonce en dit long, mais pas assez.
En l’absence d’infos officielles, je vais développer mon analyse.
Je précise que mes propos ne sont qu’
hypothèses (et donc potentiellement inexactes), dans la mesure où je ne suis pas un professionnel du « milieu » musical et que l’on ne connaît, précisément, pas le dossier !
Un spécialiste de la propriété littéraire et artistique nous aiderait bien !
En tout état de cause, si nos hypothèses peuvent amener le groupe à réagir et nous expliquer tout cela, tant mieux !
Détaillons, un peu, ce « post » du 4 mai dernier.
Indochine ? Juridiquement, c’est une marque déposée, appartenant (complètement ?) à Nicola. Il l’exploite, notamment, à travers la commercialisation du merchandising, via sa société KMS. On peut d’ailleurs voir le fameux « Copyright », à côté du nom INDOCHINE, sur le site du merch’
Oui, c’est aussi un groupe de musique ! :mrgreen:
Sony Music ? En quelques mots :
Sony Corporation est la société « mère », multinationale japonaise, basée à Tokyo. Elle est active dans différents domaines, dont la téléphonie, l'informatique, le jeu vidéo, le cinéma ou encore
la musique. Elle comprend plus de 100 sociétés à travers le monde, dont
Sony Corporation of America, laquelle contrôle la société
Sony Music Entertainment, dont le siège social est basé à New York.
Sony Music Entertainment est l’une des trois « majors » (maisons de disques majeures) qui existent, encore aujourd’hui, avec
Universal Music Group et
Warner Music Group.
Sony Music Entertainment dispose d’une filiale, française, dénommée
Sony Music Entertainment France, dont le siège social est situé 52-54, rue de Châteaudun à Paris.
Le Président de
Sony Music Entertainment France est Stéphane LE TAVERNIER. Indochine est « signé » chez
Sony Music Entertainment France.
Sony et Indochine sont liés par un contrat, aux fins, notamment, d’exploitation de l’œuvre musicale du groupe et pour, au moins, un futur album studio.
Certains regrettent qu’Indo perde son indépendance en rejoignant S.M.A.R.T. Pour un groupe comme Indo, signé depuis des années chez Sony (et chez d’autres avant), on est loin de l’indépendance.
Artistiquement, Indo a les mains relativement libres, même s’il y a toujours des engagements contractuels à honorer, surtout avec une maison comme Sony.
Par Communiqué de presse du 19 septembre 2014, Sony et Indo ont annoncé la création d’un « label » pour «
réunir l’ensemble de l’œuvre du groupe sous la marque INDOCHINE RECORDS ». Il a également été précisé que ce label serait «
en charge de l’animation du catalogue d’Indochine et de la commercialisation des futurs enregistrements du groupe ».
A mon avis, il s’agit d’une société, créée, dans le but de gérer et d’exploiter les droits d’édition du catalogue d’Indochine.
Il ne s’agit pas d’un label « artistique », comme le sont les sociétés filiales, labels français de Sony Music France : A+LSO, Arista, Columbia, Jive/Epic, Legacy, S.M.A.R.T et Masterworks.
Indochine Records me rappelle, comme l’a dit Asafairy, l’ancienne société d’édition
Indochine Musique, détenue à l’époque, par Nico et Dominique. La gestion des droits d’édition ne s’improvise pas, cela prend énormément de temps. Au surplus, c'est un vrai métier. Nico et Dominique l’ont vite compris. De mémoire, je crois qu’ils avaient revendu, à l’époque, leurs droits au groupe Virgin. A confirmer, quand même.
Selon moi,
Indochine Records est propriétaire des droits d’édition du groupe. Cette société est co-présidée par Stéphane LE TAVERNIER et Nicola.
Sony détient, en partie, ces droits, avec Nicola.
Nicola est donc co-producteur de l’œuvre d’Indochine. Il finance partiellement, via cette société, les projets liés à l’exploitation de la « musique enregistrée » du groupe. On ne connaît pas les termes contractuels, mais on imagine que cela permet à Nicola de conserver un bon degré de contrôle sur la commercialisation des projets musicaux estampillés « Indochine ». Au vu de son histoire, on peut d’ailleurs penser que regrouper l’intégralité des droits d’édition du catalogue d’Indochine, au sein d’une seule et même entité n’a, sans doute, pas été chose aisée. La puissance de Sony a, certainement, contribué au financement d’une telle opération.
Si l’on part du principe qu’
Indochine Records n’est donc pas un « vrai » label, mais une société d’édition (appartenant à Nico et Sony), on comprend donc mieux l’intégration d’Indochine au sein de la structure S.M.A.R.T, véritable label musical.
Un label est une marque de production, une identité, une direction artistique, une orientation stratégique.
Asafairy l’a très bien dit.
L’identité d’un label peut, largement, influer sur la musique et le « son » d’un artiste et des choix marketing, promotionnels ou commerciaux, qui en découlent.
Pour Indo, j’y crois beaucoup moins, surtout s'agissant de l'influence artistique. En effet, le rapport de force entre un label et un artiste se mesure, aussi, à la notoriété de ce dernier et au « poids » qu’il représente sur le marché. On devine, sans mal, qu’un jeune groupe inconnu aura une marge de manœuvre beaucoup plus réduite dans la direction artistique, les sessions d’enregistrement, l’orientation musicale, ou même le choix des singles.
Un producteur est un partenaire, certes artistique, mais aussi, et surtout, financier. Pour qu’un label « investisse » en vous, il doit percevoir les opportunités de gains, à plus ou moins longs termes, en fonction des objectifs assignés, notamment économiques.
Tout en haut, la maison mère, veille au grain.
Indo rejoint donc, « logiquement », l’un des labels de Sony Music France, afin de préparer «
le futur », soit le nouvel album et bénéficier de toute la logistique professionnelle dédiée, aux fins de production, commercialisation, promotion et distribution du prochain opus. Petite nuance sur la commercialisation, puisqu’au vu du communiqué du 19 septembre 2014, Indo Records devait s’en charger.
Les accords ont, peut-être, évolué sur ce point.
Artistiquement, cette arrivée chez S.M.A.R.T ne change rien. Indo maîtrise pleinement le processus créatif et n’aura pas, sur le dos, un directeur artistique. Dans les faits, il y en aura peut-être un, mais qui « supervisera » l’ensemble de loin, en collaboration directe avec Nico et Oli.
Indo est presqu’un groupe « indé » au sein d’une major !
Aujourd’hui, quelques groupes ont ce luxe là. Le vrai luxe d’Indochine, c’est ça. Son public aussi, quand même. Les deux sont d’ailleurs liés.
L'orientation stratégique de S.M.A.R.T sera, peut-être, différente, notamment s'agissant de la conquête de nouveaux marchés...
Cette arrivée matérialise, en fait, l’accord du groupe (mais aussi de la société éditrice, Indo Records) avec ce label pour assurer la production, la distribution et la promotion du prochain album, rien d’autre.
Pour l’exploitation du back catalogue et la gestion des droits d’édition (y compris du futur album), on retrouve donc
Indochine Records, « petite » structure, qui n’a, au vu de l’annonce du 4 mai dernier, pas été créée et dotée des moyens nécessaires à la préparation d’un nouvel album. On parle, ici, de moyens humains, matériels et financiers.
Par ailleurs, comme l’a dit Luc, on peut effectivement s’apercevoir qu’Indo a pas mal écumé les labels de Sony :mrgreen:
Indo est un très très vieux groupe… :mrgreen:
Au-delà des problèmes d’ego et purement artistiques, de forts enjeux financiers, fiscaux, économiques et administratifs entrent, en ligne de compte, à des fins d’équilibre entre les labels.
On est loin de la musique, mais c’est une réalité, une industrie.
p.s : Je profite de ce message pour saluer l’énorme et super boulot réalisé par toute l’équipe du forum !