prenez quelques minutes et laissez vous guider...
dernier rayon de soleil, samedi s'en va, ailleurs, loin; j'ouvre les rideaux,
glisse une main dans le nœud déjà prêt au bout de la corde, puis la deuxiè-
me. je serre juste assez pour soutenir mes bras. il n'y a pas encore d'étoiles
alors je les attends en regardant la lune, si loin, si belle, si... puis elle illumi-
nent peu à peu le ciel, envahissent la nuit, teintent l'ombre de leur lumière, si
blanche, si pures, si... et le temps passe, la nuit se passe, les étoiles quittent
le ciel, nul ne sait où elles vont quand le jour se lève, si tôt, si bruyant, si...
je détends le nœud et libère mes mes mains, je m'endors avec des marques
rouges aux poignets. le jour je rêve: l'étoile c'est moi, je vis, je brille loin de
cette Terre, je fais rêver un petite fille, je viens la nuit et dors le jour je rêve.
le soir tombe, je m'éveille et jette un léger regard en direction de la fenêtre,
la lumière se faufile entre le mur et le rideau noir, fermé. ça doit faire plus de
dix jours que je n'ai pas quitté ma chambre, que je ne me suis pas nourrie
d'autre chose que de lait, je n'en ai presque plus, je sens mes forces me
quitter de jour en jour, de nuit en nuit, je régresse, m'affaiblit, je suis si seule
si loin, si... dernier rayon de soleil, dimanche s'en va ailleurs, loin. j'ouvre les
rideaux, glisse une main dans le nœud déjà prêt ai bout de la corde, puis la
deuxième, je serre légèrement, juste assez pour ne pas glisser et comme
chaque soir, je les attends, mes amoureuses, si seules, si nombreuses, si...
silence, puis elles s'en vont, s'éteignent une à une; cette nuit j'ai vu l'une
d'entre elles mourir, j'ai pleuré, si loin, si triste, si...je détends le nœud et
libère mes mains, je m'endors avec des marques rouges aux poignets... le
soir tombe, je m'éveille, la nuit est presque déjà là, j'avale un verre de lait,
le dernier, j'écris quelques lignes... dernier rayon de soleil, lundi s'en va ail-
leurs, loin. mon rituel commence: j'ouvre les rideaux et m'attache par les
mains à la corde devant ma fenêtre, comme çà je ne dors pas le soir. c'est
comme si regarder les étoiles était un supplice auto-imposé, une douce
souffrance, ma torture nocturne... elles brillent si loin, si fort, si... si je pou-
vais les rejoindre, si... si les étoiles brillaient même le jour je voudrai mourir
là...
myèl
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