ce soir encore, le manque m'éveille; la nuit va m'emporter dans ses élans de démence, je comble un vide qui me rendait tremblant malgré moi. tout autour, les autres sont aussi bas, je m'en rends compte mais c'est une force insurmontable qui nous lie et nous condamne à la déchéance. je me noie dans ce liquide féérique, il m'étouffe, me fait suffoquer, il pénètre en chaque partie encocre vivante de mon corps, la remplit et la vide en même temps. juste le temps d'en sentir une légère douleur et je perds le contrôle de cette enveloppe qui couvre mon esprit, m'en sépare, je vole, plane. le ciel est bleu, presque transparent; je vois ce papillon, je le cueille, le fait mien.
lille m'ordone de m'asseoir mais je ne la respecterai pas: je suis fort, je suis dieu. son visage se distend, elle disparait. je me retrouve seul mais j'entends six milliards de personnes hurler dans ma tête et, d'un geste imprévu, le café se renverse et les plonge tous dans une agonie bouillante. mon plaisir est à son comble quand, d'une simple pensée je me retourne vers cette lumière et, sans forcer, me laisse porter dans les bras de mon adorée, celle qui a survécu, elle, pas moi, sombre, chute, oiseau noir, viens, je t'attends!