Je m'éveillai en douceur, m'éveillai de ce livre comme on ouvre les yeux au matin
après une nuit de souffrance -ou de jouissance, une nuit qui a paru une eternité.
Je le regarde, coupable de m'être assoupie.
Il me demande: "tu m'aimes"
Je ferme les yeux, parle sans réfléchir: "j'aime le souffle du vent, les cris de la foule,
le silence dans la nuit; j'aime l'odeur de l'encre, le son du ruisseau, le bleu du crépuscule,
la douceur de la soie, l'acide au bout des doigts..."
Je réféchis: "pardon, j'aime l'odeur de l'amour, le son du non-retour, le bleu au bord
de tes yeux, la douceur de ta voix, l'acide de ta bouche...non, toi, je ne t'aime pas."
après avoir lu, les yeux bleus cheveux noirs de duras
kisu