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La lune se fige
Araignée du soir
Espoir
Spider girl
Passe dans l’aspirateur
À cent à l’heure
Araignée du matin
Chagrin
Dans la poussière
Tourbillonne dans l’air
Frayeur dans le noir
Désespoir
Elle s’agrippe
Aux fripes
D’un animal stéréotype
Juste un centième de seconde
Le temps d’un adieu au monde
Je suis immonde
Tu me fais peur
Mon inférieur
Alors j’te tue
Désinvoltue
La Terre s’en fout
Elle est à genoux
Tu me donnes un sens
My spider transe
Ta mort sur ma conscience
Tuer c’est banal
Ça ne fait plus mal
J’vais me faire soigner
Dépouillée, Désinfectée
J’irai t’enterrer
Parmi les mouches et les poulets
Que quelqu’un aura mangé.
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Un bébé araignée
Est venu traîner sur mon palier
Puis frappant à ma porte
Histoire que je sorte
M’a dit en pleurant
« Tu as tué ma maman »
Le bébé araignée
Sur moi s’est jeté
Pour m’étrangler
Me faire payer
Puisqu’il me hurle à présent
Que j’ai tué sa maman
Ce bébé araignée
Dormait à poings fermés
Quand sa mère a été écrasée
Par mon pied sans pitié
Il pleure silencieusement
Où j’ai enterré sa maman
Il pleure à côté
D’un bébé sanglier,
D’une veuve désespérée,
D’une chienne avortée,
D’une musulmane voilée,
D’un singe menotté,
D’un orphelin affamé,
D’un loup attaché,
D’un fou à lier,
D’un arbre déracinée,
D’un ado mutilé.
Des crimes trop parfaits.
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Je vais vous raconter l’histoire
D’une puce zoophile
Qui aimait boire tard le soir,
Brigitte Bardot et la cocaïne
Elle n’était pas très fine
Un brin susceptible
Coquine et câline
Bref, très accessible
Alors qu’elle se baladait
Dans un supermarché d’insectes invertébrés
Elle envoya valser son caddie
Dans les jambes d’un colibri
Il tomba à la renverse
Sur les confitures de concombre
Elle lui expédia une averse
D’excuses en tout genre
Quand elle se remit de ses émotions
Elle regarda Mr le Colibri
Et soudain prêta attention
A son physique fort joli
Puis elle rétorqua pour passer le temps
Qu’il fallait qu’il regarde où il marchait
Nom de dieu c’est quand même embêtant
Ces gens qui vont dans son supermarché
Et puis il ne savait pas lire
Où bien il n’avait pas vu la pancarte ?
« Nos amis les colibris ne sont pas admis »
Non, vraiment, il fallait qu’il parte
Alors Mr le Colibri
Après avoir remboursé les confitures
Prit le chemin de la sortie
Et monta dans sa voiture
Mais la puce s’en voulait
Alors elle invita à dîner tous ses amis
Dans un bar gay, son préféré
Pour faire une surprise à Mr le Colibri
Il fallu attendre le métro de 21h31
Pour que les wagons soient dépourvus
De gens, parce que les humains
C’est bien connu, ça pue
Voilà déjà tous les copains
Le papillon, le cafard, le chat Mistigri
La coccinelle, le ragondin
Et même la cigale et la fourmi
Elle leur parla de son projet
De sa rencontre avec un monsieur charmant
Qu’il fallait absolument l’inviter
Qu’il devait être très marrant
Mais quand ils apprirent
Que c’était un colibri
D’abord ils en rirent
Puis eurent l’air surprit
« Ah non vraiment quelle humiliation
D’avoir un Colibri parmi nous »
La puce en colère attira leur attention
Elle monta sur la table et hurla
"Si c’est ses plumes qui vous gênent
Il n’en a pas plus qu’un chien
Si vous le connaissez bien, si vous en prenez la peine
Non mais regardez vous, on dirait des humains "
Alors tous se calmèrent
Vexés d’être ainsi insultés
Mais raisonnables ils acceptèrent
Que le colibri les rejoigne pour s’amuser
Ils firent la fête toute la nuit
Apprirent au colibri à danser la salsa
Et la puce finit dans son lit
Ca se termine toujours comme ça.
Je vous aurais bien raconté
Comment elle s’est fait bouffer
Par une chenille affamée
Mais c'est bien trop compliqué.