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Verrouillé
solitaire
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Message par solitaire »

B'soir à tous, c'est la première fois ke je poste ici, la première fois ossi ke je poste un texte...alors on verra bien, dites-moi ce ke vs en pensez, surtout si voux n'aimez pas.


Le garçon et l’homme

Chambre d’hôtel, 2h du matin, soir d’été.

Le garçon attend. Il est allongé sur le lit. Il est nu. Il est maquillé. Du rouge à lèvres. Ses yeux bleus cernés de noir. Cheveux noirs. Peau blanche. Il fume une clope. Une cigarette de marque étrangère. Le garçon attend.
L’homme s’est enfermé dans la salle de bain. Il se passe de l’eau sur le visage. Il est essoufflé. Il est nu lui aussi. Il transpire. Il est blême. En vérité, il a peur. Peur parce qu’il réalise. Il réalise qu’il n’est plus à la hauteur. Il se fait mener par le bout du nez. Il pense. Il pense qu’il est totalement sous l’emprise de ce petit merdeux. 17 ans, quel insolent.
Le garçon attend toujours. Il n’a pas fini sa cigarette. Il jubile. Le vieux est à sa merci. Le vieux est complètement dingue de lui. Le vieux lui donnera beaucoup d’argent. Des sommes importantes pour assouvir ses envies. 50 ans, quelle faiblesse.
L’homme est toujours enfermé dans la salle de bain. Il se regarde. Dans la glace au-dessus du lavabo. Il est moche. Il est vieux. Et le visage du petit con l’obsède. Il devient nerveux. Il est tellement beau ce petit salaud. Même sans son maquillage il est tellement beau. Il se mouille le visage. Encore une fois. Le visage du petit merdeux se dessine sur le miroir. Le vieux a des sueurs. Il ferme les yeux. Il regarde en face de lui. A présent c’est son propre reflet. Il est vraiment laid.
Le garçon attend. Il est calme. Il est serein, sûr de lui. Il attend le vieux. Il pense à ce qu’il lui fera tout à l’heure. C’est lui qui sera au-dessus. Forcément, l’homme est trop vieux. Forcément, l’homme est trop faible. C’est lui qui va…l’enculer. Il est vulgaire en plus. Il en rit. Lui pomper tout son fric. Lui pomper toutes ses forces. C’est lui qui donnera les coups de reins. Les coups de fouet si le vieux en a envie. En fin de compte il sera le roi cette nuit.
L’homme est toujours enfermé. Il est temps de sortir. Il le sait bien. Il en tellement envie. Tellement envie de ce petit insolent. Tellement envie de se faire dominer par ce jeune prétentieux. Justement. Il a honte de ses envies. D’y mettre autant d’argent. Mais il lui donnerait tout . Il donnerait tous ses billets pour le petit con. Il faut qu’il en finisse. Qu’il arrête de se torturer l’esprit. Qu’il arrête de tergiverser. Qu’il saisisse la poignée et qu’il ouvre cette fichue porte. Il en a envie. Envie, envie, tellement envie. Ses envies lui font peur. Alors il attend un peu. Que fait-il pendant ce temps ? Est-ce que le petit impertinent, son amant, se masturbe ? ça serait bien son genre.
Le garçon attend. Il vient de finir sa clope. Il se prend le sexe. Entre les deux mains. Il se carresse. Il pense au plaisir. Au plaisir qu’il va prendre à s’envoyer le vieux. A la sensation de domination et de pouvoir. Son sexe se durcit. C’est bon, il peut mettre le préservatif. Le vieux est tellement pourri. Le vieux pourrait lui refiler des maladies. Il pointe sa bouche en avant. Il fait semblant d’embrasser quelqu’un. Il se remet du rouge à lèvre. Il ne s’impatiente pas. Il se doute que le vieux va sortir. Alors il est tranquille.
L’homme est enfermé. Plus pour très longtemps. Il vient de saisir la poignée. Il l’abaisse. Il tremble. Il pousse doucement la porte. Le garçon est là. Le petit merdeux l’attend. Il est nu. Il est allongé. Il s’est enfilé un préservatif. Le vieux sait qu’il va y passer. Il a payé. Il en a envie. Il en rougit. Alors il reste là. Debout dans la pénombre à observer le petit con.
Le garçon n’attend plus. Il a entendu le vieux sortir. Il ne le regarde même pas. Comme pour en rajouter. Comme si le vieux n’était pas assez honteux. Ils restent un moment comme ça. Le vieux va ouvrir la fenêtre. Sans un mot. En passant devant le lit. Ça y est. Un courant d’air frais envahit la chambre. Le vieux s’approche du lit. Le petit merdeux attrape l’homme. Il sert son corps contre lui. Le vieux pleure. Pleure en sentant la peau de ce jeune salaud. Le garçon rit. D’un rire enfantin. Il rit de l’emprise qu’il a sur le vieux. Du fric qu’il va avoir. Et puis ils roulent sur le lit…
L’hôtel. Une grande façade. Et puis une fenêtre ouverte. A l’intérieur, une chambre. Et dans la chambre, deux hommes. Le passant, les yeux levés en direction de la fenêtre. Il sait ce qu’il se passe dans la chambre. Il tourne les talons. Il s’en va. Et puis en rentrant chez lui, il écrit cette histoire


La vie est une pute, tu dois payer pour le peu de plaisir qu'elle t'offre...

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